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Joe Biden a été immédiatement oublié. Mardi 20 août, au deuxième jour de la convention nationale démocrate à Chicago (Illinois), les délégués, Etat par Etat, ont voté leur soutien à Kamala Harris, et la candidate est apparue en duplex de Milwaukee, dans le Wisconsin, un Etat décisif, où elle tenait meeting. Elle a accepté sa nomination.
Son mari, Doug Emhoff, a emporté l’enthousiasme des délégués en vantant son épouse candidate. « Seule ma mère croit que c’est Kamala qui a de la chance », a-t-il plaisanté. « Kamala va vous montrer ce qu’on sait déjà, elle est prête à diriger », a-t-il expliqué de sa voix un peu traînante, racontant, plein d’autodérision, son histoire d’amour. « J’adore son rire », a-t-il lancé, alors que celui-ci est sans cesse raillé par les républicains.
Il a expliqué que la partie avait été gagnée avec ses deux enfants nés d’une première union lorsqu’ils ont commencé à l’appeler « Momala » et qu’ils étaient « sa priorité ». Un pied de nez aux attaques des républicains qui reprochent à la candidate démocrate de ne pas avoir enfanté elle-même. « Elle trouve de la joie dans la quête de la justice. Elle résiste à ceux qui veulent l’intimider. Elle aime voir les gens réussir et déteste qu’ils soient traités injustement », a rapporté M. Emhoff dont les parents, juifs de Brooklyn, étaient venus soutenir leur fils dans la salle pour dépeindre une famille américaine mixte.
L’ambiance est montée d’un cran avec l’intervention de Michelle Obama, icône démocrate, incroyablement populaire auprès des délégués du parti et détestée par les républicains. « Il y a quelque chose de magique dans l’air », a commencé l’ancienne First Lady. « L’espoir fait son retour », s’est-elle réjouie. Invoquant le parcours de leurs mères respectives, elle a tracé un parallèle entre sa destinée et les valeurs partagées avec la candidate à la présidence des Etats-Unis. Sobre mais incisive, explicitant les dangers qui menacent l’Amérique, elle s’en est prise par petites touches à Donald Trump, qu’elle hait et qui n’a cessé de combattre Barack Obama et Kamala Harris et leur aspiration à la Maison Blanche : « Qui va lui dire que l’emploi qu’il recherche actuellement pourrait bien être l’un de ces emplois réservés aux Noirs ? », a plaisanté Mme Obama, sous des tonnerres d’applaudissements.
Après d’autres d’applaudissements est apparu, à 22 heures, heure de Chicago, celui que tout le monde attendait : Barack Obama, le commandeur des démocrates. « Je suis le seul assez stupide pour parler après Michelle Obama », a plaisanté l’ancien président, la voix un peu cassée, présentant lui aussi un couple modèle, dans une convention où les valeurs familiales sont à l’honneur, ainsi que le droit à l’avortement et à la fécondation in vitro, vantée dans de nombreux petits films et témoignages.
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